Le discernement, c’est le mouvement

Temps 2 : Le discernement c'est le mouvement

Hier je vous partageais ma réflexion sur le discernement et je me suis appesantie sur le principe d’Etre plutôt que Devenir pour montrer à quel point ce que nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous aimons, ce à quoi nous aspirons, ce qui bouillonne ou sommeille en nous sont des éléments cruciaux dans le discernement et en particulier lorsqu’on cherche sa voie. Aujourd’hui je voudrais partager avec vous sur un autre principe fondamental dans le discernement, c’est le mouvement.

Reprenons le fil de ma discussion avec mon amie. Rappelez-vous, elle me disait qu’elle cherchait sa voie et qu’elle priait afin d’obtenir une réponse du Seigneur. J’ai fini par lui demander « Mais à part prier qu’est-ce que tu fais ? ».  Marquons là une pause.

Le discernement implique un mouvement de notre part. On ne discerne pas assis ou à genoux. C’est aussi en faisant qu’on sait.

Je m’explique. Si vous avez déjà appliquer le premier principe qui est de savoir qui on est en analysant ce que l’on aime, ce que l’on sait faire… l’étape d’après est de creuser cette piste et d’explorer les possibilités qui s’offrent à vous. Il y en a surement une qui retiendra votre attention plus qu’une autre. La question de départ peut être très large mais elle a besoin d’être affinée. Le processus du discernement ressemble à la construction d’une pyramide. Au départ les questionnements sont nombreux et larges comme la base d’une pyramide. Au fur et à mesure que l’on avance dans le discernement, les côtés se rétrécissent jusqu’au sommet.

De même si dans votre processus de discernement vous restez uniquement dans la prière vous risquez de rester pendant très longtemps au niveau de la base de la pyramide et de ne pas avancer ce qui à la longue pourrait entraîner découragement, frustration, mal être voire même dépression.

C’est pourquoi le processus de discernement doit s’enrichir d’analyses, de recherches, d’approfondissement du sujet de votre préoccupation. Une de mes mamans dans la foi a dit un jour : « le niveau zéro du discernement c’est le bon sens ! » et la nature étant bien faite, nous en sommes tous pourvus. Alors utilisez votre bon sens ! Vous êtes sociables et avez le contact facile, renseignez-vous sur les métiers dans lesquels il y a beaucoup de contact avec les clients. En plus vous aimez vendre ? Renseignez-vous sur les formations proposées en technique de vente pour aiguiser votre talent naturel, ou alors vous avez une idée bien précise de ce que vous aimeriez vendre, renseignez-vous sur comment ce produit est fabriqué, étudiez la possibilité de lancer votre entreprise etc…Bref le champ est vaste et a besoin d’être débroussailler. Et ainsi à chaque fois que vous identifiez une piste, présentez-la au seigneur afin de savoir comment avancer par la suite. Donnez à Dieu de la matière pour votre discernement et ne restez pas bloquer dans des questions existentielles trop vastes.

Comprenons-nous bien : je ne dis pas que pour pouvoir vous répondre Dieu a besoin de plus de détails, Dieu sait exactement où vous devez être. Le problème c’est que VOUS ne le savez pas et que Dieu ne va pas prendre le risque que arrivé là où vous devez être vous ne sachiez pas que vous y êtes ou que vous ne preniez pas la pleine mesure du challenge que vous avez à relever. Dieu ne va pas vous parachuter sans PRÉPARATION dans la destinée qui est la vôtre. Et plus important encore il faut impérativement que lorsque vous allez arriver là où vous devez être,  vous soyez serein et convaincu que vous êtes au bon endroit. C’est pourquoi vous avez besoin de faire ce cheminement et de passer par chacune de ces étapes. Parce que si vous n’êtes pas convaincu dans votre cœur que vous êtes au bon endroit ou que vous avez fait le bon choix, vous risquez d’échouer.

Le discernement c’est le processus par lequel nous construisons, renforçons et donnons notre pleine adhésion à la volonté de Dieu pour nous laisser totalement embarquer.

Je me rappelle que lorsque je fréquentais de manière tout à fait platonique celui qui allait être mon mari, une amie m’a indiqué qu’elle avait reçu de Dieu que c’était l’homme qui m’était destiné. Je n’ai pas pris pour argent comptant ce qu’elle me disait. Chacun pourra en penser ce qu’il veut mais même si cette amie avait beau être convaincue de ce qu’elle avait reçu, la réalité est que ce n’est pas elle qui allait passer le restant de ces jours avec cette personne mais bien moi, ce n’est pas elle qui allait se réveiller tous les jours aux côtés de cette personne mais bien moi, alors il fallait que j’en sois convaincu moi-même et surtout que je le découvre sous un autre angle. Au final 3 choses très concrètes ont forgé ma conviction et mon adhésion à ce projet : j’ai appris à mieux le connaitre et j’ai aimé ce que j’ai découvert de lui, je suis tombée amoureuse et au cours d’une prière Dieu me l’a présenté comme un trésor. Pour faire simple, Dieu a parlé et mon cœur a adhéré à sa parole.

Que celui qui a besoin de discernement se lève et commence à se mouvoir ;-). Vous avez le droit de tâtonner, d'essayer, d'échouer, de faire machine arrière. Les chrétiens sont parois trop fébriles et rencontrent tant de difficultés pour avancer car nous attendons trop de certitudes avant de franchir le pas. Or discerner c'est aussi s'abandonner et avancer en faisant confiance en la capacité de Dieu à nous rattraper si nous n'empruntons pas le bon chemin et à nous remettre sur la bonne route. Et puis les échecs aussi font parfois partie du plan de Dieu. Cela nous remet les idées en place et sont des lieux de croissance dans tous les sens du terme.

Alors si aujourd’hui vous avez tenté quelque chose qui a échoué, ne restez pas abattu, la bible dit que "Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme ; Elles se renouvellent chaque matin." Reprenez donc la marche, il y a une grâce pour ce jour, saisissez là.

David Ryk